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La pollution de l’air examinée

By Ashley McCarl   

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La pollution de l’air examinée

Découverte de taux élevés de particules fines s’échappant des poulaillers

lapollution
La matière particulaire:
Des chercheurs ont découvert que les émissions de matière particulaire sont dix fois plus élevées qu’antérieurment estimées.

Des chercheurs de l’Uni-versité de Guelph affirment que les émissions de matière particulaire sont dix fois plus élevées qu’antérieurement estimées.

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Bill Van Heyst, professeur de l’école d’ingénieurs et Taylor Roumeliotis, étudiant diplômé, soutiennent que le taux de matière particulaire expulsée dans l’air par les exploitations agricoles est substantiel.
Les estimations précédentes ne reflètent pas les taux réels d’émissions, signale Bill Van Heyst, mais grâce à une nouvelle technologie, nous pouvons évaluer la concentration de matière particulaire avec plus de précision, nous permettant ainsi d’établir des comparaisons valables avec d’autres secteurs d’activité.

Dans le contexte actuel où l’opinion publique est de plus en plus sensibilisée à l’environnement et où les conséquences du smog et autres polluants sont mieux comprises, il importe de déterminer l’apport des divers secteurs agricoles à la pollution atmosphérique. Des particules fines, invisibles à l’œil nu, et jouant un rôle dans la formation du smog sont typiquement relâchées par les installations animalières et par  de nombreuses autres sources, précise M. Van Heyst.

Ce sont les secteurs porcins et avicoles qui émettent le plus de particules fines et d’ammoniac. En raison de la nature des poulets à griller et de l’uniformité des soins animaliers et de la conception des bâtiments, l’équipe de recherche a choisi de commencer leur étude par le secteur de la volaille. En collaboration avec le Poultry Industry Council et LEL Farms, Bill Van Heyst a commencé à collecter des données.

L’air extrait d’un échantillon représentatif de ventilateurs a été forcé sous une hotte unique où des capteurs optiques ont été placés. Le flux d’air et la concentration des particules de moins de 1 µm, 2,5 µm et 10 µm de diamètre ont été mesurés à l’aide de ces capteurs. En comparant la concentration de particules en suspension à l’intérieur du poulailler et dans l’air évacué, il a été possible d’estimer le taux de matière particulaire relâché dans l’air. Les résultats sont ahurissants : les taux sont dix fois plus élevés que les taux canadiens antérieurement estimés.

« Les particules fines sont problématiques parce ce qu’elles se logent dans les crevasses des poumons lorsqu’elles sont aspirées. En revanche, les particules grossières sont expulsées des poumons lorsque l’on tousse », souligne Bill Van Heyst.

« En raison de l’intérêt suscité par l’empreinte écologique et de l’étalement urbain, il importe plus que jamais de  déterminer jusqu’à quel point l’agriculture est source de pollution atmosphérique », enchaîne-t-il. Les particules fines proviennent de la nourriture, de la litière, des matières fécales, des plumes et des phanères. Elles peuvent également être formées par une réaction chimique à partir de l’ammoniac présente dans l’atmosphère. De plus, l’ammoniac est un précurseur dans la formation du smog. Certaines statistiques indiquent que l’agriculture est à l’origine de 80 pour cent de tout l’ammoniac relâché dans l’air au Canada. Ces importantes émissions d’ammoniac sont en partie attribuables aux bâtiments d’élevage et à l’épandage de fertilisants et de fumier.

Le chercheur Bill Van Heyst a effectué trois essais – en hiver, au printemps et en été –  à l’exploitation de poulet à griller afin de déterminer si le climat a un effet sur les émissions de polluants. Fait étonnant, les émissions sont similaires quelque soit la saison. Bien que la concentration de particules fines soit moindre en été, le débit de renouvellement d’air est accru, de sorte que le nombre de particules émises demeure stable d’une saison à l’autre.

L’objectif de Bill Van Heyst et son équipe est d’obtenir une évaluation valable des émissions agricoles, de manière similaire aux évaluations des émissions industrielles régies. Dès que tous les secteurs agricoles seront évalués par Bill Van Heyst et d’autres, des normes d’émissions pourront être établies. Ensuite, l’attention sera dirigée vers la réduction et le retrait des polluants atmosphériques.
La prochaine étape pour les deux chercheurs sera d’étudier les émissions d’azote et de  matière particulaire par les poulaillers. Par la suite, ils passeront à l’étude de la pollution atmosphérique engendrée par les autres types de production animalière tels que le porc. Ils n’auront pas la tâche facile puisque la conception et l’aménagement des bâtiments d’élevage varient d’une exploitation à l’autre. Les soins animaliers et le nombre d’animaux diffèrent également. Chaque changement entraîne un accroissement de la variabilité, laquelle rend difficile l’interprétation des données recueillies.

Ce projet est financé par le Poultry Industry Council, le ministère de l’Agri-culture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario, Agriculture et Agroalimentaire Canada et la School of Engineering de l’Université de Guelph.

M. Lloyd Weber de LEL Farms et le professeur Steve Leeson du Department of Animal and Poultry Science à l’Université de Guelph sont également impliqués dans cette étude.

Ashley McCarl est rédactrice au programme SPARK (Students Promoting Awareness of Research Knowledge) de l’Uni-versité de Guelph. 


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