Canadian Poultry Magazine

Nicholas Tremblay – Quebec (en français)

By Treena Hein   

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Le travail acharné ainsi que l’appui gouvernemental lui assurent le succès

Nicholas Tremblay a construit sa première grange de 9 600 poules pondeuses sur la terre familiale qui appartenait originalement à son grand-père. On le voit ici en compagnie de sa partenaire Amélie.

 

S’engager dans un nouveau domaine et mettre sur pied une nouvelle entreprise à partir de zéro, requiert énormément de dévouement et de passion et beaucoup de travail. Un engagement qui ne convient assurément pas aux natures trop sensibles. Ces sentiments sont bien connus de Nicolas Tremblay. En effet, il fut un temps ou M. Tremblay avait perdu toute confiance en son vœu de devenir un producteur d’œufs.

M. Tremblay a passé son enfance sur la rive sud de Montréal et tout jeune, il démontrait sa passion pour l’agriculture. Après ses études secondaires, il a complété un baccalauréat en agriculture à l’université McGill. « J’ai découvert l’industrie de la volaille en 1998 lors de mon stage avec le Dr Frank Robinson et son équipe exceptionnelle au Poultry Research Centre à l’université d’Alberta » raconte-t-il. « Ceci m’a mené à travailler aux écloseries de la Co-Op Fédérée et ensuite dans le département des ventes pour Schering-Plough et Merck Santé Animale ».

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Toutefois, M. Tremblay rêvait toujours d’avoir sa propre ferme. Il était maintenant prêt à acheter un contingentement, malheureusement les réglementations de l’environnement concernant le terrain qu’il avait en vue, en ont rendu l’achat impossible. C’est à ce moment-là que la fortune lui a souri. Les leaders de l’industrie des ovoproduits du Québec décidèrent de prendre certaines mesures audacieuses en vue de permettre à de nouveaux fermiers de pénétrer le marché. Dans le cadre d’un nouveau programme, ils offraient la chance à de nouveaux candidats, sélectionnés au hasard, de pouvoir bénéficier d’un contingentement à vie de 5 000 poules pondeuses. Ceci  se passait en 2006 et M. Tremblay s’est retrouvé parmi les quatre finalistes. Il faudrait par contre, une année supplémentaire et une autre occasion où Dame Fortune lui sourit pour que son nom soit finalement tiré au sort.

C’est alors qu’en 2008, le rêve de M. Tremblay commence à prendre forme. Il construit sa première grange pouvant accommoder 9 600 poules sur des terres qui avaient appartenu à sa famille depuis des décennies, situées dans une petite communauté comptant 3 500 habitants, à Saint-Ambroise, Québec, à quelque 2 heures de route de la ville de Québec. En septembre de cette année-là, le bâtiment de 20 pieds par 200 pieds a été achevé et incluait des zones réfrigérées et des zones d’emballage. Il baptisa la bâtisse « Les Poules à Meggy », en l’honneur de sa fille et celle de sa partenaire Amélie Audet. Cette dernière avait passé son enfance sur la rive sud de la ville de Québec et étudiait à l’école vétérinaire à cette époque.

La production avait bien démarré quoiqu’il y eut plusieurs défis à relever. Madame Audet ne pouvait revenir à la ferme que les fins de semaine. M. Tremblay dut alors retourner travailler à temps partiel pour la compagnie Merck et s’en remettre à son père, Gilles, pour leur venir en aide. Madame Audet a reçu son diplôme en 2009, mais un deuxième enfant était attendu. Le moment décisif est survenu en 2011, alors que M. Tremblay  était prêt à doubler sa capacité de poules pondeuses, pour atteindre un chiffre de 19 200 poules. Il avait également commencé sa propre production de moulée. « En 2013 nous avons ajouté une grange d’élevage qui nous a fourni une capacité de production de 19 200 poulettes par année » se rappelle-t-il.

Ces derniers développements ont été rendus possibles en raison des taux d’intérêt peu élevés, de l’accroissement de la production d’œufs au Canada et de la mise en œuvre de nouvelles politiques provinciales essentielles à la hausse de l’allocation des contingents. La Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ) a également mis en place un système centralisé d’allocation de contingents en location. « Nous fonctionnons actuellement à plein rendement grâce à ces nouvelles politiques et nous sommes reconnaissants aux producteurs du Québec qui nous ont permis de réaliser notre rêve » précise-t-il.

M. Tremblay travaille maintenant à temps plein à la ferme, avec l’aide d’une employée dévouée, Monique. « Mon père continue de nous venir en aide dans pratiquement toutes nos activités quotidiennes, d’autant plus que nous avons maintenant trois enfants, Meggy, Juliette et Victor » dit-il. En janvier dernier, Amélie a ouvert sa propre pratique vétérinaire au sein de notre communauté. « Nous prévoyons améliorer notre production, continuer d’investir dans les contingentements afin de nous permettre de maximiser nos installations et d’examiner plus avant les possibilités liées aux systèmes de culture de grains. Nous aimerions également, d’ici quelques années, emménager dans de nouveaux locaux afin d’améliorer le bien-être des animaux. »

Il est bien clair que M. Tremblay n’est pas le type de personne à s’asseoir sur ses lauriers. Son projet de culture de céréales sur 60 acres de terre familiale, commence à prendre forme, la coupe du bois pour maintenir la famille et les granges au chaud le tient également occupé.  « Nous avons passé à un système plus précis et automatisé de dosage de moulée en juin dernier » précise-t-il. « Nos efforts depuis le début de nos opérations se concentrent sur l’efficacité des opérations et l’investissement continu afin de permettre l’accroissement de l’étendue de nos activités à un niveau accru de rentabilité. »

M. Tremblay a également été membre du conseil et exercé les fonctions de deuxième vice-président au Syndicat des producteurs d’œufs de l’est du Québec. « J’ai également représenté les producteurs de volaille de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), ce qui m’a permis entre autres de rencontrer les délégués de différents secteurs agricoles de notre région. » « En tant que producteur, je suis très impressionné par le travail accompli par le personnel de notre conseil au sein du secteur de la production, du marketing, des communications et du bien-être des animaux. Il me semble que rien n’a été négligé, que notre attitude est proactive et que nous sommes prêts à réagir rapidement lors de l’émergence de nouveaux défis. »

M. Tremblay déclare apprécier son travail au sein de l’élevage de volaille, car cela lui procure l’occasion de se consacrer à la production, l’efficacité et la bonne gestion, tout en se basant sur les coûts de production pour assurer des revenus stables, sans avoir à entreprendre des négociations continues avec les acheteurs, à l’instar de plusieurs autres secteurs de l’agriculture. « Ceci nous permet de planifier l’avenir” précise-t-il. « C’est un travail très satisfaisant, qui nous permet de constater avec plaisir que tous les efforts consentis par nous et nos parents ont mené à une exploitation des plus diversifiée. »

Malgré tous les défis auxquels il a fait face et qu’il a surmontés, M. Tremblay est prêt à en relever d’autres. « Il existe actuellement des doutes quand à l’habilité du gouvernement fédéral de pouvoir préserver l’intégrité de la gestion de l’offre au sein du secteur des œufs, de la volaille et du lait au Canada » déclare-t-il.  « Nous possédons une merveilleuse structure qui nous permet de produire, pour tous les Canadiens, un aliment de bonne qualité, à prix raisonnable, pour le bien de tous; producteurs, opérateurs de système de classement des œufs, propriétaires de magasins, clients, etc. Ceci nous confère à tous un privilège des plus étonnants qui permet aux fermes de toutes capacités de demeurer efficaces et viables et de soutenir l’économie locale de centaines de collectivités au Canada. »

 

 

 


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